Clément Viktorovitch : kit de survie en milieu politique hostile.

La rédaction

S’il existe bien un artiste contemporain qui connaît l’enjeu du récit comme personne, et qui sait nous rappeler à quel point tout discours devient politique pour qui sait s’en saisir — c’est Clément Viktorovitch. Vu et entendu à la télé, sur Twitch, à la radio, lu par plus de 100 000 personnes grâce à son ouvrage « Le pouvoir rhétorique »… et nouvellement sur scène avec un spectacle d’utilité publique, le
docteur en sciences politiques sait occuper l’espace médiatique. Il martèle, à qui veut l’entendre, une règle immuable : en les vidant de leur sens, les mots ne deviennent que de terribles épouvantails capables d’ébranler sérieusement la démocratie. En cette période historique sensible, il monte sur les planches en intimité avec son public pour disséquer, 1h30 durant, les éléments de langage
responsables du saccage oratoire. Nos oreilles, tristement trop habituées à l’outrancier — la faute à la fenêtre d’Overton qui ne cesse de s’agrandir — ont besoin d’une mise à jour pour déjouer les pièges de la parole politique : Viktorovitch se dévoue.


Dans ce projet théâtral pensé pour résonner jusqu’à l’échéance présidentielle de 2027, le politologue transmet non seulement des outils pour analyser les discours de nos décideurs, mais incarne aussi une critique incisive des dérives communicationnelles actuelles. Et c’est en campant le personnage d’un conseiller déchu du président de la République, qu’il déroule une conférence fictive dans laquelle tous les secrets du pouvoir sont dévoilés.

Toute ressemblance avec une situation réelle et éprouvée est purement fortuite.

Car si L’Art de ne pas dire reste un objet théâtral frictionnel, la pièce ne s’inspire de rien d’autre que d’un réel trop palpable. Pour garder trace du spectacle et de cette période dans laquelle nos responsables politiques distordent le rapport au vrai, la
pièce s’étoffe d’un petit carnet que le public peut récupérer, compilant et commentant « les formules les plus ostensiblement fausses prononcées ces dernières années par des gouvernants en responsabilité. » explique Clément Viktorovitch. Car le récit ne perdure que par l’archive et la transmission.


Jusqu’où peut donc s’étendre cette fenêtre d’Overton* avant qu’elle n’engloutisse à jamais le sens premier et noble de la parole politique : du grec politiká « affaires des cités » ? Le comédien questionne : « Et si l’ère de la post-vérité nous avait fait entrer, en réalité, dans celle de la post-démocratie ? » Tentatives de réponses quasi quotidiennes (en ligne ou sur scène) dans une langue sans prétention, pour qu’à travers son récit et son analyse de l’actualité, naissent une mise en mouvement collective capable de repenser le fondement même du débat public.

*Elle décrit l’élargissement progressif du champ des idées acceptables dans le débat public, parfois au détriment de la vérité et de l’éthique politique.

L’Art de ne pas dire en tournée dans toute la France jusqu’à 2026 - En librairie avec Le Pouvoir Rhétorique - Sur Twitch et en podcast trois fois par semaine avec Le Café Rhétorique

Clément Viktorovitch